Un adolescent de 14 ans tue ses parents et manque de peu sa sur.
Enfermé, je suis enfermé. Une rédaction
sur l'étranger de Camus pour demain, plus d'ordinateur car mon père
a caché les câbles d'alimentation et plus de sortie depuis que
je suis rentré à 5 heures du matin parce que j'ais raté
le train de minuit. J'en ai marre, c'est un tunnel sans fin. Je vais ou on
me dit d'aller et je ne fais que suivre des ordres. Ma famille veut que je
fasse des études, mes profs me notent et mon père m'engueule.
Ma mère me parle comme si j'étais un bébé et ma
petite sur me casse les pieds. Il n'y a pas d'issue possible. Si je
pouvais les faire disparaître, les ensevelir sous des tonnes de devoirs
et coller de la bande adhésive sur la bouche de ma sur, j'y prendrais
du plaisir. Du matin au soir, j'étouffe. Le monde dans lequel j'évolue
n'est pas le mien. Je n'y ai pas de place et il évolue sans moi. Je
regarde mon bureau et je n'y vois que le monde d'hier. Un couloir sans fin
dans lequel je vais passer sans que rien ne change, jamais. Demain j'aurais
un travail, des enfants et je les forcerais à prendre le même
couloir. Des millions de personnes vivent la même chose. Les couloirs
sont les mêmes partout et personne n'y échappe. Chacun à
sa petite différence. Chez nous, mon père collectionne les fusils,
mais ne chasse jamais. Il trouve que c'est beau, mais ma mère déteste
la chasse. Comme il bosse tout le temps, il n'a jamais le temps de les essayer.
Il a quelques cartouches au fond du jardin et s'imagine qu'il est le seul
à le savoir. Je me sens calme pour la première fois de ma vie.
J'ai chargé l'arme sans penser, sans que personne ne me dise quoi faire.
J'ai pris des cartouches dans la poche et je suis rentré à la
maison. Maman est entré la première avec ma petite sur.
Elle n'a pas eu le temps de faire du son avec sa bouche. Quand mon père
est entré, je l'ai regardé posé son manteau comme tout
les soirs et s'arrêter net devant les corps. Il n'a pas réagit.
Avant qu'il comprenne que rien ne serait plus pareil, seize petits plombs
ont projeté ses boyaux contre la rambarde de l'escalier. Scié,
le vieux!